Des Clés de la Peinture

Expositions

LE CARAVAGISME A ROME

09-08-2012


Deux expositions sur le caravagisme ont débuté. L'une à Montpellier, musée Fabre :" Le Caravage et le caravagisme italien, français et espagnol.", l'autre à Toulouse au musée des Augustins : "Le caravagisme nordique, flamand et hollandais ."
Le personnage, la légende de Caravage établie par ses premiers biographes et maintenue de nos jours, assureront le succès de l'entreprise. Il est intéressant de cerner le phénomène caravagesque qui, à partir de Rome  a été  diffusé par une véritable diaspora de peintres. les surprises ne manquent pas à la fin de cette étude, centrée sur le seul foyer romain.


L' influence de Caravage, au début, avant 1610 .

La nouveauté de la peinture de Caravage est reconnue par les peintres de Rome  dès sa première période giorgionesque de 1592 à 1598 et sa notoriété devient immense et publique avec les toiles de Saint Louis Des Français ( 1599-1600 ).
Son influence sur les peintres romains prend plusieurs formes.
La confrontation, avec Giovanni Baglione ( 1573-1644 )  qui intègre dès 1600, réalisme et clair obscur dans son oeuvre Saint Pierre et Saint Paul à l'église Sainte Cécile du Trastevere. L'Amour sacré victorieux de l'Amour profane ( Galleria Nazionale d'Arte Antico, Rome ) est réalisé en 1602 par Baglione en réponse à L'Amour Vainqueur ( Berlin ) peint par Caravage pour le mécène Vincenzo Giustiniani. L'oeuvre de Baglione, véritable confrontation entre Caravage et lui auprès des Giustiniani, est aussi mièvre que celle de Caravage est troublante avec son éphèbe en Eros

Caravage
L'amour vainqueur
1601-1602
Berlin, Staatliche
Museeum,
Gemäldegalerie


Cette confrontation aboutira a l'affaire des pamphlets et au procès pour diffamation intenté par Baglione contre Caravage et ses amis.Baglione, éditera en 1642 une vie des peintres et fut l' un des premiers biographes de Caravage et de Gentileschi, non sans malice et méchanceté.  Par la même occasion il sut se venger de l'admiration de Giustiniani pour Caravage et son Eros scandaleux, qu'il aimait d'aprés lui "au-delà de ce qui peut se dire" .

Pour Orazio Gentileschi ( 1563-1639 ) c'est l'admiration qui détermine l'adhésion au Caravage. La découverte du réalisme caravagesque  a sublimé sa peinture. La montée au Calvaire ( 1605-1607 ) ( Vienne, Gemäldegalerie ) avec sa vision rapprochée, illustre bien l'influence de la nouvelle manière de Caravage à Rome. Gentileschi adopte des thèmes de Caravage, comme celui des musiciens, une vision à la fois réaliste et idéalisée, ainsi qu'une lumière caravagesque adoucie. Il est intéressant par la sensualité de son oeuvre et important pour la formation de sa célèbre fille Artemisia ( 1597-1652 ) , future peintre caravagesque à Florence, Rome et Naples. Elle fut l'amie de Simon Vouet à Rome et leurs relations picturales seront importantes pour l'histoire du caravagisme romain dans sa dernière période.
 
L'intérêt pour le naturalisme est une autre raison,pour les peintres, de se rapprocher du Caravage. 
De façon inattendue, Guido Reni ( 1575-1642 ) , qui deviendra plus tard un symbole du classicisme bolonais,  est à ses débuts marqué par Caravage, lors de son séjour à Rome entre 1599 et 1602. La Crucifixion de Saint Pierre ( 1604-1605 ) ( Pinacothèque du Vatican ) est imprégnée de l'oeuvre de Caravage sur le même sujet à Santa Maria del Popolo ( 1604 ) . Pour comprendre cette attraction, il faut avoir conscience de  la vraie nature de l'école des Carrache, où cohabitent idéalisme classique et naturalisme moderne et que Guido Reni a fréquenté à l'âge de vingt ans. Annibal et Ludovic Carrache ont crée à Bologne l'Academia del disegno, où le dessin est enseigné d'après modèle vivant. Ludovic Carrache a mené des recherches sur l'éclairage, comme Caravage après lui . La Flagellation du Christ ( 1585-1591 )( Chartreuse de Douai ) de Ludovic Carrache est une oeuvre étonnante qui anticipe celle du Caravage réalisée à Naples en 1607 sur le même thème.

Ludovic Carrache
La Flagellation du Christ
1585-1591
Musée de la Chartreuse
Douai


De fait, Caravage n'est pas le seul représentant du naturalisme : Ludovic Carrache en est un autre, ainsi que Adam Elsheimer.
Adam Elsheimer ( 1578-1610 )  est à Rome de 1603 jusqu'à sa mort en 1610 où il est une référence pour le milieu des peintres nordiques  et pour Carlo Saraceni (1579-1620 ) , peintre vénitien .
Ce noyau formé autour d'Elsheimer et marqué par des influences nordique et vénitienne de Jacopo Da Ponte de Bassano ( vers 1517-1592 ), représente une autre source du réalisme romain qui à Rome avant 1610 attire plus les peintres étrangers que Caravage lui même . Carlo Saraceni ( vers 1585-1620 ), arrivé à Rome en 1598, est très vite dans l'entourage d' Adam Elsheimer, puis s'intéresse à Caravage . Après la mort de Caravage et d'Elsheimer en 1610, il reçoit des commandes et réalise  une série de toiles caravagesques dont Le martyre de Sainte Cécile ( 1610 ) ( Country Museum of Art - Los Angeles ) et Sainte Cécile avec un ange ( 1610 ) ( Galleria Nazionale d'Arte Antico - Rome ) . Les deux versions de Judith avec la tête d'Holopherne sans doute inspirées du David et Goliath de Caravage ( 1601-1607 ) ( Museo e Galleria Borghese, Rome ) sont  des oeuvres luministes, avec un éclairage à la chandelle ( une version est à l'Art Institute à Dayton, l'autre à Vienne ) .

Carlo Saraceni
Judith avec la Tête d' Holopherne
KHM, Vienne


Le peintre Guy François, à Rome en 1608,  collabore avec Baglione et Saraceni et subit leurs influences et celle de Guido Réni, avant de retourner en Provence et au Puy. Son frére Jean François serait le " pensionnante del Saraceni " : on lui a attribué des oeuvres magistrales, regroupées arbitrairement par Longhi, dont le Reniement de Saint Pierre  ( musée de la Chartreuse, Douai ) et deux scénes de genre avec des natures mortes d'allure espagnole .

 

Après le Caravage, à Rome, de 1610 à1632 .

Caravage s'enfuit de Rome en 1606. Il meurt en 1610, aux portes des états pontificaux. La mode du peintre est à son comble après 1610. Des collectionneurs s'intéressent à son oeuvre désormais close et recherchent copies et tableaux dans le style du peintre.
Pour ses contemporains il est l'initiateur d'un réalisme et les caravagistes sont nommés naturalisti.  C'est-à dire qu'il peint à partir d'un modèle le réel tel qu'il est, s'opposant ainsi à toute la peinture romaine avant lui, centrée sur l'idea et la maniéra et le modéle de l'antiquité.
Bellori, dans ses Vite de 1672, explique que la nouveauté de Caravage est dans " cette nouvelle manière de peindre d'après le naturel " , curieusement il en parle au sujet de Guido Reni !  Il s'oppose à ce naturalisme qu'il condamne au même titre que Nicolas Poussin qui, d'après Félibien, disait  que Caravage était venu au monde pour détruire la peinture. Pour Félibien, cet avis de Poussin sur Caravage est normal : " car si Poussin cherchait la noblesse dans ses sujets, Caravage se laissait emporter par la vérité du naturel tel qu'il le voyait " .
Sur l'usage du modèle, Giulo Mancini dans les " Considerations de la peinture "  écrit que " l'observation minutieuse de la réalité se prête bien au rendu d'une seule figure, mais moins bien à la représentation d'un groupe : les figures manquent de mouvement, d'expression et de grâce."

Pour ses contemporains, Caravage est un novateur dans le genre de Giorgione et il incarne au même titre qu'Annibal Carache l'idée de nouveauté en art, essentielle dans les années 1600 à Rome et de fait emporte le maniérisme florentin et romain dans une tourmente réaliste.
Il associe à l'art religieux des aspects profanes, en cela plus proche des flamands que de la peinure romaine.
La lumière est caractéristique de son oeuvre :  lumière oblique, source ponctuelle, elle est réaliste mais pas vraiment et il existe un effet pétrifiant qui marque les autres peintres, et une puissance psychologique " quasi métaphorique " pour Sybille Ebert-Schifferer ( Caravage ,edition Hazan,2009 ).

Le peintre Jusepe de Ribera ( 1591- 1652 ) est arrivé à Rome vers 1607-1608. L' oeuvre autrefois attribuée par Longhi au Maître du Jugement de Salomon est maintenant restituée à Ribera. Adepte du ténèbrisme et du naturalisme, il est un grand maître dans l'art de rendre l'aspect tactile des choses.L'oeuvre romaine initiale de Ribera comporterait, outre le Jugement de Salomon, les séries dispersées des Cinq sens et  des Apôtres, ainsi que la Dispute des philosophes ( musée de Saint Omer ) . Après 1613 il peint Saint Mathieu avec l'ange, très proche du Caravage sur le même thème. Mancini, médecin, collectionneur et  historien du caravagisme, cite Ribera et Manfredi comme étant les seuls suiveurs de Caravage. Ribera est en effet une des sources du caravagisme par ses oeuvre ténébristes à mi-corps, associant une scène de genre à une scène religieuse, comme dans le Reniement de Saint Pierre avec les joueurs de dés ( vers 1615 ) . C'est lui qui introduit  de nouveaux codes allégoriques issus d'une culture populaire et d'un registre du quotidien et non savant, tel l'oignon que le mendiant ouvre pour masquer sa puanteur, comme allégorie de l'odorat . En 1616 Ribera quitte Rome pour Naples à la suite du conte d'Osuna.
 

Jusepe de Ribera
La dispute des philosophes
vers 1607
Musée de Saint Omer

Après le départ de Ribera, Bartolomeo Manfredi ( 1587-1620/21 ) devient l'inspirateur du mouvement caravagesque à Rome. Les recherches effectuées dans les Stati delle anime ( relevé paroissial ) indiquent que Manfredi aurait été inscrit à Rome en 1607. Pourtant, dès 1603, lors du procès intenté par Baglione, il est question d'un peintre nommé Bartolomeo, serviteur de Caravage. Sybille Ebert-Schifferer avance l'hypothèse qu'il pourrait s'agir de Manfredi  au service du peintre en tant que copieur, ce qui expliquerait sa connaissance des oeuvres de la période initiale de Caravage.
Manfredi a crée les poncifs du caravagisme romain, scènes de genre et scènes religieuses traitées en scènes de genre.  Il est un passeur auprès de toute une série de peintres français, hollandais, espagnols : Valentin de Boulogne, Reynier, Tournier, Vouet, Van Barburen, Rombouts, Vignon etc...
Ainsi Manfredi a crée un système issu de Caravage et aux yeux de ses contemporains il égale ou surpasse ce " voyou ". Il a su s'imposer auprès des collectionneurs par ses manières affables, ses prétentions auto-affirmées et sa peinture plus caravagesque que Caravage. Il est pourtant loin du réalisme implacable du maître et n'atteind presque jamais à sa dimension psychologique.
Mancini, Manfredi et Baglione, les historiens du Caravage et des Naturalisti ont tous signalé l'empathie de Manfredi pour Caravage et sa capacité à assimiler sa peinture. Sandrart en 1675 consacre le systéme de Manfredi sous le terme de  Manfrediana methodus  . Les  Joueurs de cartes  ( Musée des Offices, Florence ) nous permet de comprendre le procédé de Manfredi : le thème appartient à la période giorgionesque de Caravage mais Manfredi s'inspire de la partie gauche de la vocation de Saint Mathieu à Saint Louis des Français qui est une véritable scène de genre avec des personnages affairés, qu'il recycle en joueurs.

Bartolomeo Manfredi
Les joueurs de cartes


A Rome, après 1615, un genre se constitue selon la Manfredia methodus autour des thèmes de Caravage des années 1594 à 1598 : joueurs de luth, diseuse de bonne aventure, joueurs de cartes, réunion de buveurs, concerts, sont repris à l'infini. Il existe environ cinq cent tableaux de l'époque sur ces thèmes. Les collectionneurs sont nombreux et durant dix ans à Rome et Florence, quelques années de plus à Naples, leur marché est florissant. Ces artistes sont à l'honneur dans les collections et certains mécènes comme Vincenzo Giustiniani, logent des artistes dans leur palais.    
Zingara, la diseuse de bonne aventure et Gioco de Mano, les tricheurs, sont les thèmes les plus utilisés. Ainsi apparaissent avec Caravage les premières scènes de genre à Rome, réalisées pour la galerie de Del Monte. Bellori insiste sur leur aspect fictif et moral digne d'une invention de comédie.
A cette époque les romans picaresques et Cervantès sont à la mode. Ils sont pleins de descriptions de faux mendiants, de bohémiennes symboles de licence et de séduction. La comédie populaire italienne met en scène des personnages comme le tricheur en bravo ( mercenaire ) et Julien le débauché qui se fait plumer par Pezonne.
La diseuse de bonne aventure ( vers 1620 ) ( Ottawa, galerie National du Canada ) de Simon Vouet, inspirée de Manfredi, met en scène une situation artificielle et stéréotypée où la voleuse est volée à son tour, mais les mimiques des comparses, les jeux de mains indiquent par leur outrance qu'il s'agit d'une scène jouée, voir mimée, du théâtre populaire zingaresca en vogue durant les carêmes. L'étude des vêtements confirme qu'il pourrait s'agir de déguisements.

Simon Vouet
La diseuse de bonne aventure
vers 1620
Galerie Nationale du Canada
Ottawa


Le thème du concert et des musiciens des premières oeuvres de Caravage, a eu également une postérité importante. Orazio Gentileschi et Artemisia, plus tard, l'ont utilisé. Les scènes de concert vont se multiplier selon la méthode manfredienne et son processus de transformation et d'assemblage des oeuvres du Caravage. Valentin de Boulogne ( 1591-1632 ) est le dernier représentant de ce genre très apprécié par les commanditaires romains. Le Concert au bas-relief ( 1625-1627 )  ( Le Louvre, Paris ) est une oeuvre nostalgique qui utilise tous les procédés du genre, avec une vision rapprochée, des personnages fixant le spectateur et le prenant à témoin, un éclairage contrasté et un fond neutre. Toutes ces oeuvres prouvent le fond populaire voire " underground " des oeuvres, pourtant destinées à des collections d'aristocrates, banquiers ou cardinaux .

Valentin de Boulogne
Le Concert au Bas-relief
1625-1627
Le Louvre Paris


Les scènes religieuses à mi-corps sont un apport de Caravage à Rome, mais existaient bien avant en Italie du nord et à Venise. En 1598 Caravage réalise Marthe et Marie Madeleine pour le cardinal Del Monte. Il représente la conversion de la pêcheresse éclairée par une lumière renvoyée par son miroir. Simon Vouet en 1621 traite le même thème et donne beaucoup d'importance à l'environnement luxueux de Marie Madeleine, il transforme ainsi l'oeuvre religieuse en scène de genre. Il en est de même pour des oeuvres comme le Reniement de Saint Pierre de Ribera, celui de Manfredi ( vers 1615 ) ou de Nicolas Tournier ( vers 1624-1625 ) , avec la présence des joueurs de dés et des soldats cités dans l'Evangile mais absents dans l'oeuvre attribuée à Caravage.


Le luminisme caravagesque .

Un  mouvement luministe associé à Gerrit Van Honthorst ( 1592-1636 ) peintre de nocturnes,  apparait vers 1615 et la mode luministe persiste jusqu'en 1635 à Rome. Ce goût pour les scènes de nuit et les éclairages artificiels ne vient pas de Caravage qui n'a réalisé à Rome qu'une seule scène nocturne, mais d'Elsheimer et Saraceni. Artemisia Gentileschi, influencée par Saraceni et par son père, a peint une version luministe  de  Judith et sa servante, vers 1615,  où l'héroïne met sa main devant une chandelle pour se protéger de la lumiére.

Artemisia Gentileschi
Judith et sa servante
vers 1615
Institute of Art,Detroit


Luca Cambiaso (1527-1585 ) , de Gênes, représente une autre source du luminisme. Honthorst réalise vers 1617 Le Christ devant le grand prêtre Caïphe ( vers 1617 ) éclairé à la chandelle sur le modèle de Luca Cambiaso ( vers 1570-1575 ) .

Gerrit Van Honthorst ( 1590-1656 ) est un élève de Bloemert à Utrecht. Il est à Rome en 1616 où il travaille pour Giustiniani, puis pour le cardinal Borghése, dont l'intèrêt pour le luminisme en assurera le succès. Il quitte Rome en 1620 pour Utrecht, où il devient le chef de file du mouvement caravagesque.
A Rome Gérard Seghers ( 1591-1651 ) est un imitateur de Honthorst, le Déni de Saint Pierre ( Raleigh Museeum ) est très proche d'un Georges de la Tour sur le même thème, qui clôt le genre vers 1650. Le caravagisme est exporté par Honthorst à Utrecht où il se développe jusque vers 1650. Matthias Stomer ( 1600- après 1655 ) , formé à Utrecht, est à Rome de 1630 à 1632 où il réintroduit des thèmes luministes.



Le caravagisme à Rome, une synthèse .

Nous pouvons avancer comme Olivier Bonfait dans son ouvrage : Après Caravage, une peinture caravagesque ? ( édition Hazan 2012 ) , l'idée que le caravagisme à Rome est une réalité très discutable. Le luminisme a plus à voir avec Elsheimer et Cambiaso qu' avec Caravage. Cette mode est rattachée à Caravage en raison de l'intérêt qu'il a porté à la lumière et de l'impulsion qu'il a donné aux recherches sur le ténébrisme. Il existe surtout d'autres sources du naturalisme à l'oeuvre chez les peintres, en particulier dans la première génération des suiveurs de Caravage.
Il existe une rupture nette, dit Olivier Bonfait, entre Caravage et les peintres de la  Manfrediana methodus. Les collectionneurs ont favorisé, après la disparition de Caravage, une production qui a plus à voir avec Ribera et Manfredi qu'avec Caravage.
S'il existe des similitudes de style et de mode de vie entre les peintres caravagesques et Caravage, le caravagisme reste éloigné de sa peinture, qu'ils font atterrir.
Il existe chez Caravage un réalisme pictural mais aussi psychologique. Il a la capacité d'exprimer une situation et des sentiments qui relève de l'observation et de la réflexion, ce que n'ont pas ses suiveurs à Rome.
Les suiveurs de Caravage n'ont pas fait preuve de la même hauteur. Même d'aussi grands peintres que Simon Vouet ou Jusepe Ribera ont  à voir avec des effets de mode, une tendance à la scène de genre et à l'anecdote.  C'est à Séville puis à Madrid,  qu'il faut  se rendre pour trouver de vrais caravagesques avec Velasquez ( 1599-1660 ) et Francisco de Zurbaran ( 1598-1664 ) de par son naturalisme et bien qu'il n'ait pas connu l'oeuvre de Caravage.



La fin du caravagisme à Rome.

Les premiers suiveurs de Caravage : Baglione, Saraceni et Gentileschi ne jouent plus aucun rôle à Rome dès 1610.
Après 1610  un groupe  homogène s'est constitué autour de Manfredi et Ribera. Le genre, destiné à la collection, n'aura aucune existence publique et ne sera pas relayé par la gravure. Il a diffusé de Rome vers le sud de la France, la Hollande, l'Espagne et l'Italie, dans des foyers comme Utrecht, Toulouse, Séville ou Naples.
L'effet de mode va s'estomper à Rome, Florence et plus tardivement à Naples où se sont s'installés Artémisia et Ribera en  1616.
Les peintres de Rome se dispersent : les Hollandais rentrent à Utrecht, où ils vont former une école caravagesque à partir de 1620. Vouet est appelé par Louis XIII à Paris et s'éloigne du caravagisme en 1627. Tournier est à Carcassonne en 1626 . Manfredi meurt en 1632, Saraceni en1620, Valentin en 1632.
Les derniéres années du règne de Paul V marquent l'apogée du caravagisme romain. Grégoire XV (1621-1623 )  favorisera Guerchin et le Dominiquin. Sous le régne de Urbain VIII (1623-1644)  Simon Vouet et Valentin de Boulogne  renouvelleront pendant quelques années le style caravagesque.
Avec le départ de Vouet et la mort de Valentin le caravagisme s'éteint à Rome .
C'est maintenant l' heure de Pierre de Cortone, André Sacchi et Nicolas Poussin.


                                             Dominique Dumas

 


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Dernière mise à jour:
28/12/2012
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